"J'ai fini ton livre... merci pour la belle âme que tu es, merci à l'Univers qui t'a mis sur mon chemin."
J'ai reçu cet adorable message ce matin. J'ai d'abord été très touché, évidemment, flatté même. Que (ren)Essence puisse déclencher des réactions positives est un telcadeau pour moi, c'est le rôle même de ce livre : il va faire sa vie sans moi, et donner des coups de pouces, des astuces, une petite pichenette, une claque, apporter un éclairage, une compréhension ou peut-être même une direction... à ceux qui en ont besoin. C'est la mission que je lui ai confiée, et vu vos retours il a l'air de s'en acquitter honorablement !
Mais en recevant un tel message qui parle de moi en termes si élogieux, je n'ai pas pu m'empêcher de penser :
"Mais... s'ils savaient vraiment !!!! S'ils comprenaient pourquoi je l'ai écrit, ce livre ! Ils ne diraient pas ça..."
Et, sur cette pensée, me reviennent subitement en mémoire des éléments aperçus récemment sur des réseaux sociaux, en particulier Linkedin, où des personnes se décrivent comme des "inspirateurs", et font valoir de biens nobles objectifs tels que "Partager sur les réseaux pour inspirer les autres".
[Aparté : "Inspirateur" est déjà mieux qu' "Influenceur" cela dit. "Influencer" implique la mise en jeu d'un mécanisme inconscient donc, par essence, non contrôlé ni connu de celui qui le vit... donc un jeu de dupes, et de la manipulation ! Tandis qu' "Inspirer" suscite une envie consciente qui nous parle par le rêve, ce qui est, de mon point de vue, bien plus respectueux du libre arbitre des personnes. Fin de l'aparté.]
Bref, des inspirateurs de partout. "Tout le monde veut inspirer tout le monde".
BLA. BLA. BLA. Parle à mon égo, mon coeur est en panne.
Là-dessus, je me suis regardé dans le blanc des yeux (je me brossais les dents à ce moment-là !) et j'ai décidé de m'avouer puis de partager ma vérité, en toute simplicité et authenticité: si j'écris et partage, si je cherche à vous toucher, quant à moi, c'est parce que j'en ai BESOIN.
Car pour être parfaitement honnête avec vous, écrire est pour moi une manière de combler ma plus grande faille, de réduire ma souffrance, de me guérir. De quoi ? Facile !
J'ai eu tellement l'impression de ne pas exister en tant qu'individu étant petit, de n'être qu'un "morceau d'un tout" plus important. Cette blessure, je l'ai d'ailleurs identifiée comme une sixième blessure de l'âme dont je pense qu'elle manque dans le catalogue des "5 blessures" de Lise Bourbeau, "la blessure d'anéantissement". Elle va bien au-delà de l'abandon, du rejet, de la trahison, de l'humiliation ou de l'injustice. Elle englobe les cinq autres blessures, mais avec aussi sa pattern intrinsèque, sa propre cohorte de symptômes et conséquences, et sa signification profonde pour l'être. C'est celle qui dit "tu n'existes pas / plus pour moi". Elle fait d'ailleurs le lien avec la notion d'inclusion, dans l'élément humain de Will Schutz.
Elle a probablement débuté avec l'inceste que j'ai subi, qui m'a détruit en tant qu'être et relégué au rang d'objet. Puis dans l'enfance et l'adolescence, je n'étais "moi Julien" que lorsque mon comportement n'allait pas (notes scolaires trop basses, ne travaille pas assez, trop dissipé, distrait, n'écoute pas les consignes, fais le pitre, embête ses sœurs...) ou alors pour les ennuis de santé sérieux. Le reste du temps j'avais le sentiment de faire partie d'un package : "les quatrièmes B", "les scouts", "les enfants", "les Gautherot", "les cousins", "l'équipe projet"...
Et les rares moments où j'arrivais à être reconnu comme "moi Julien" pour quelque chose de bien, il y avait souvent et rapidement quelqu'un d'autre qui avait une bonne raison pour venir pomper la lumière et l'amour que l'on me donnait.
Alors écrire, raconter mon histoire et surtout ETRE LU, est devenu pour moi un moyen direct d'exister dans votre conscience, en tant que MOI différencié, sujet unique, vivant, vibrant ! Et cette fois, sans personne d'autre pour venir se mettre entre vous et moi.
Alors, j'écris.
Pas pour attirer la compassion (quoique...)
Pas pour quémander des encouragements (t'es sur de ça, gars ?)
Peut-être un peu pour être admiré (là, j'avoue ! Ego adore ça !)
Mais surtout pour (me) prouver que j'EXISTE (merci France Gall !)
Et en me regardant dans la glace, ma brosse à dents en bouche, il me semblait important d'être honnête avec vous, vous qui me lisez régulièrement. Arrêter ce "j'écris pour inspirer" un peu hypocrite.
Alors oui :
Tant mieux si mes écrits inspirent ! Mais ce n'est que le but secondaire.
Tant mieux si le partage de mon histoire en aide d'autres à se relever aussi, c'est un véritable cadeau !
Mais soyons clair : si j'écris, c'est avant tout pour moi. Alors merci de me lire, et de m'aider ainsi à soigner (ou entretenir ???) ma névrose :)
Et toi, est-ce que tu es au clair sur tes motivations profondes ? Et oseras-tu les partager en toute lumière ? J'ai décidé d'appeler ça "faire son darkness out" !
Et comme dirait Shrek : "mieux dehors que dedans !"
Avec ma profonde gratitude,
Julien

Grâce à ton aide, je découvre mon vrai moi ! Et je suis motivé a approfondir. Certes peut être lentement, j analyse encore de trop ..😁
Le titre du mon livre mon histoire je l ai depuis des années. " La fille de personne " 😉