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juliengautherot

Journal d'un apprenti-chamane #3 : la petite fille au papillon (dépasse-toi !!)

Dernière mise à jour : 28 sept.

Les encouragements que te donne la vie sont toujours étonnants, et surtout très beaux ! Il m'est récemment arrivé l'un de ces moments magiques, que je voulais partager tant il est signifiant pour moi.


J'étais dans une phase assez compliquée du point de vue professionnel : j'avais beau publier régulièrement sur les réseaux, "sortir des posts", les rendez-vous ne se prenaient pas alors que les frais fixes du cabinet continuaient de pomper dans mes réserves... ainsi la viabilité économique de mon activité de coach-chamane me paraissait très incertaine. La casquette d'entrepreneur est une dimension capitale de nos métiers de thérapeutes, et loin d'être évidente.


Et cela durait, à tel point que je commençais à vivre dans la peur du manque, le doute et le repli sur moi. La confiance en moi était en chute libre. Surtout, je sentais que ma connexion à l'invisible était brouillée, en particulier le lien avec le vieux chamane Hi Hana Ktuk, celui qui me guide pendant les soins que je prodigue. Enfin, les signes ces derniers temps m'invitaient sans cesse à "oser me montrer". J'avais pourtant l'impression de le faire, en communiquant sur les réseaux... mais était-ce suffisant ? Ou alors je ne m'y prenais pas comme il fallait ?


Avec l'expérience, j'avais appris à accepter d'avoir parfois ces périodes de doutes, et à aller chercher l'aide pour les traverser plutôt que d'attendre que cela passe tout seul. J'ai donc pris rendez-vous pour une guidance avec Alexandra (ButOfLight) qui a, comme d'habitude, dépassé mes attentes. Alexandra a la capacité de pouvoir interagir directement et de manière très fluide avec nos guides là-haut. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai été servi: je me suis fait remonter les bretelles par ces derniers ! Pour deux raisons :

  • Ce n'est pas en restant à tourner en rond dans mon cabinet à broyer du noir que les choses vont avancer (je le savais déjà... mais quand une tierce personne te le dit ce n'est pas pareil !) : il est important que j'ose me montrer tel que je suis vraiment ! La communication et le fait d'oser me montrer et parler, écrire... fait partie de ma mission de vie. Mon âme s'est incarnée avec un rêve : aider un maximum de petites lumières à se raviver et avoir de l'impact sur la trajectoire du monde. En particulier en ces temps quelque peu anxiogènes. Et si je n'agis pas en accord avec cela, je me déconnecte de mon essence, de mon rêve, et... je dépéris.

  • Hi Hana Ktuk (qui n'est autre que moi-même, dans un autre espace-temps !) n'est manifestement pas super d'accord avec ce plan de vie : lui, il est bien dans sa forêt ! En mode "pépouze baba-cool tatanes aux pieds" (merci pour l'expression Alex !!) au milieu de ses arbres, à manger ses baies, côtoyant les animaux et les esprits de la forêt, il vit dans sa hutte simplement, se contentant d'accueillir ceux qui viennent à lui pour "consulter le chamane". La communication, le fait de s'exposer, d'être visible : il n'aime pas cela, mais pas du tout ! Et c'est pour cela que lui et moi avons du mal à nous comprendre. Pourtant, nous avons besoin l'un de l'autre : moi pour sa médecine, et lui pour ma capacité à communiquer. Lui me guide pendant les soins pour qu'ils soient efficaces, et moi je l'aide à sortir de sa hutte et avoir plus d'impact dans sa médecine : au lieu de rester confidentielle et uniquement au bénéfice de quelques uns, que ce savoir ancestral serve au collectif.


Alexandra me suggère alors un plan qui me parait génial : pourquoi est-ce que je n'utiliserais pas mes capacités de coach pour discuter et trouver un accord mutuellement profitable, un "deal", avec Hi Hana Ktuk ? J'adore l'idée. Comme une discussion entre moi et moi, à travers l'espace-temps.


Dont acte : me voilà à l'écouter et discuter avec lui pendant les moments où j'arrive à me projeter là-haut. Je comprends ses peurs, et les raisons pour lesquelles il préfère rester caché dans sa forêt. Cela le fait cheminer. Celles et ceux qui avaient des capacités avérées de clairvoyance et de guérison étaient souvent martyrisés par ceux qui possédaient le pouvoir, les chefs et clergés de tous poils.

Je lui explique aussi mon rêve, enfin celui de notre âme puisque nous ne faisons qu'Un : contribuer à raviver un maximum de lumières. Il m'écoute avec attention.

"Pourquoi faire ?" me répond-il finalement, "les choses sont justes ainsi telles qu'elles sont."

Allons bon... et quelque part, je trouve qu'il a raison...

"Parce que c'est le vœux de notre âme !" je lui réponds.

Il me regarde.


Nous en restons là pendant plusieurs jours, chacun cheminant de son côté. Mais Hi Hana Ktuk a beau avoir une tête de bûche, il n'en reste pas moins thérapeute authentique : fidèle au poste et dévoué à sa mission. Quand j'ai une séance, il est aussitôt là, à l'œuvre et n'hésite pas un instant.


Et puis arrive le salon du mieux-être de Déville-lès-Rouen. Dès l'arrivée tôt le matin avant l'ouverture, je repère dans le jardin attenant à la mairie où a lieu le salon, un immense platane. Le vénérable est colossal, avec un tronc et des branches époustouflants. Je suis attiré par lui et ne peux m'empêcher de caresser son écorce. Son énergie est incroyablement puissante, enveloppante, de la force brute... il est "pilier" ici, comme s'il gardait le lieu. J'installe mon stand sur le salon, fais connaissance avec les exposants. Mes collègues du 10 rue Desmarets, notre Espace Zen à Dieppe, sont tous regroupés autour, nous formons une joyeuse bande.


Mais je sens que quelque chose monte en moi : je sens l'envie de me dépasser et "oser me montrer". Je suis sur un salon, il va y avoir du monde... what else ? Je vais avoir l'occasion de me montrer ! Mais cela ne suffit pas, je le sens... Et cette impression monte en moi.


Ce n'est qu'à l'heure du déjeuner que je sais enfin ce qui doit être fait : je veux aller jouer du tambour chamanique en extérieur. Sous l'arbre vénérable.


Mon cerveau d'occidental hésite et a peur, le regard des autres et le jugement, tout cela est encore compliqué pour moi. Quelque part, je n'accepte pas encore complètement d'assumer ce que je suis. Je ne m'accepte pas encore totalement. Mais je prends sur moi, je rassemble mon courage, attrape mon tambour... et me dirige sous le platane.


Je m'y adosse, je suis bien, il fait bon et la force de l'arbre est apaisante. Je commence à jouer, et je ferme les yeux pour mieux rentrer en moi. Aussitôt je ressens la transe qui monte et je joue des rythmes variés qui me viennent spontanément. Je me fonds dans la scène, l'instant est magique. De temps en temps, je refais surface et rouvre les yeux : des curieux se sont mis à leurs balcons aux alentours, ou m'observent de loin sur la pelouse, sans oser trop s'approcher. Mais je décide de ne pas m'en soucier, et je replonge dans ma transe.


Et puis soudain, alors que je joues toujours, j'entends des pas dans l'herbe, sur ma droite. J'ouvre les yeux : un jeune homme qui arrivait de derrière le platane passe à quelques mètres de moi, sans même jeter un regard dans ma direction. Il tient la main d'une petite fille qui doit avoir 5 ou 6 ans. Ils me dépassent et continuent d'avancer. Au moment où je la regarde, elle se retourne vers moi : son visage à la peau toute dorée d'une jolie métisse, est maquillé comme pour une fête, orné d'un beau papillon bleu et blanc. Nos regards se croisent et l'improbable se produit : la fillette me fait un clin d'œil et lève sa main gauche vers moi, son petit poing fermé avec le pouce en l'air ! Une fraction de seconde plus tard elle est de nouveau retournée vers son papa, qui lui parle. Ai-je rêvé ???


Ce pouce levé, ce clin d'œil d'un petit papillon m'illuminent, c'est une flèche plein cœur.


Je reprends mes esprits puis retourne vers le salon tout heureux, et là une dame vient me trouver : "Ah mais j'adore trop ce que vous faites, merci vraiment d'avoir joué !"

BIM ! Flèche plein cœur 2 !


Puis Sandrine ma collègue, me dit "Dis donc les gens parlaient de toi tout à l'heure, il paraît que tu faisais danser les arbres !"

PAF ! Flèche plein cœur 3.


N'en jetez plus !


La leçon à tirer de tout cela est toute simple :

"Quand tu oses te montrer tel que tu es, faire ce pour quoi tu es fait sans crainte du regard (donc du rejet !) des autres, le ciel te montre que c'est la voie juste."


Cela parait évident, facile à dire et à comprendre... c'est pourtant tellement difficile de l'incarner. C'est pour cela que nous pouvons aussi nous épauler les uns les autres et nous pousser mutuellement à oser être ce que nous sommes en pleine lumière, sans jugement.


J'en profite pour adresser un grand merci à celles et ceux qui, ce jour-là, m'ont donné tous ces encouragements <3







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